De l’amitié au home-jacking
Ils lui mettent la lame sous la gorge et décident de lui tirer une balle dans la jambe. Le fusil se bloque et le coup ne part pas. Finalement embarqué dans son Range Rover par les bandits, l’ancien footballeur parvient très vite à leur fausser compagnie en brisant une vitre avec un coup de pied et en sautant du véhicule en marche. Dans l’action, les braqueurs, eux, provoquent un accident et s’enfuient en volant d’autres voitures. L’ADN, les témoignages, l’enquête de proximité, l’analyse de vidéosurveillances et de la téléphonie permettent aux gendarmes de remonter sur plusieurs individus dans la région lyonnaise.
Les malfaiteurs n’ont pas été des plus discrets : ils ont été flashés par un radar à l’aller, ils ont fait des emplettes en cours de route, y compris les cagoules, ils ont abandonné sur place armes et bagages et laissé les véhicules relais sur le chemin du retour. En suivant les indices comme les cailloux du petit poucet, les enquêteurs découvriront ensuite que leurs suspects étaient en contact avant, pendant et après, avec un autre retraité du foot professionnel, le Roannais Ghislain Anselmini, très longtemps proche de Fabrice Fiorèse.
Si les deux hommes étaient brouillés, Ghislain Anselmini était resté en contact avec l’épouse de Fabrice Fiorèse. Une relation amicale étroite ont-ils insisté, lui comme elle, en cours d’instruction. L’enquête a démontré qu’ils ont échangé pas loin de 16 807 SMS au cours des six mois précédant les faits et que leurs téléphones ont communiqué 51 fois le jour du braquage.
Ghislain Anselmini aurait été au courant du transfert d’argent grâce aux confidences de l’épouse de Fiorèse. Elle l’a démenti. Mais, Ghislain Anselmini est ainsi apparu aux yeux des enquêteurs comme le commanditaire présumé. Il l’a admis. Selon lui, c’était un simple cambriolage qui devait être commis, pas un braquage, encore moins un enlèvement. Il aurait été motivé, selon l’enquête, par son désir de vengeance. Fabrice Fiorèse aurait été à l’origine de ses ennuis judiciaires précédents à la suite de malversations au club de Marcy-l’Etoile (Rhône) où il était entraîneur. Anselmini avait, également, des problèmes d’argent. Pour Fiorèse, leur désaccord remonterait à leur passage au club de Saint-Tropez où, dirigeant, il n’avait pas été satisfait des prestations de son ami, ce qui aurait entraîné leur départ à tous les deux. Ils avaient alors coupé les ponts.